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mardi 9 janvier 2018

La crise des deux ans

La crise des deux ans ... on en parle ?


Cette merveilleuse période au cours de laquelle ton enfant passe d'ange à diablotin en un quart de seconde, sans que tu comprennes toujours pourquoi ...

Quand il est encore bébé tu te dis : ça va aller comme sur des roulettes, j'ai lu Filliozat, Gueguen, Faber et Mazlisch, je suis parée à toute situation !

Alors dès son plus jeune âge, tu lui expliques le pourquoi des interdits, tu évites de dire "non" que tu remplaces par "stop" accompagné d'une explication, tu évites les situations de sur-stimulation qui risquent de créer de la frustration chez ton bambin, tu comprends que lorsqu'un enfant pleure, son niveau de stress est au maximum ...

Mais malgré tout, l'opposition arrive, par vagues, plus ou moins grosses, plus ou moins longues, et parfois, tu ne peux empêcher le tsunami d'arriver. 


Alors, comme tu n'es pas parfaite, quelques fois tu vas perdre patience, voire crier (puis culpabiliser la minute qui suit) mais vite te rendre compte que cela mène à une impasse de laquelle personne ne sort gagnant.
Du coup, tu te rappelles tes lectures, plus ou moins anciennes et ces conseils, qui sont  finalement devenus naturels chez toi, deviennent ta façon d'agir, de penser, de réfléchir. Tu te rappelles que la parentalité n'est pas un jeu de pouvoir et que ton enfant ne cherche pas constamment à te tester ou te provoquer.

L'éducation bienveillante et la communication non violente, ces gros mots aux yeux de ceux qui assimilent cela à du laxisme, deviennent tes meilleurs alliés et même un mode de vie. Et tes plus fervents détracteurs qui aimaient te répéter que "Tu vas en faire un capricieux à trop le porter ou à trop l'écouter" ou encore "J'ai reçu des fessées, je n'en suis pas mort !" reviennent finalement sur leurs mots en te disant que "Quand même, qu'est-ce qu'il est réceptif, curieux de son environnement et facile à vivre ! Il ne pleure jamais pour rien ton fils !". 
Dans ces cas là je me demande toujours ce que veut dire "pleurer pour rien", car finalement, ce qui peut nous sembler "rien" de l'extérieur, peut tout de même déferler des vagues d'émotions négatives chez un autre, notamment chez un enfant.

Alors, évidemment, la crise des deux ans ne passe pas inaperçue, elle est là, prête à jaillir quand tu t'y attends le moins, mais les crises sont plus courtes et surtout, ton p'tit loup comprend ce qui se passe en lui.

Voici quelques astuces que j'utilise au quotidien pour gérer les crises. Elles sont maintenant devenus partie intégrantes de mon comportement. Je n'ai absolument rien inventé, j'ai retenu cela au fil de mes lectures et lors d'une conférence Faber et Mazlich à laquelle j'ai eu la chance d'assister) :

   - Nommer le sentiment ou l'émotion négative que son enfant est en train de vivre. En nommant la chose, l'enfant s'aperçoit qu'il est compris et qu'il n'est pas seul. Petit à Petit, il sera même capable d'identifier lui-même son émotion pour la gérer ensuite plus facilement.
 
  - Montrer à son enfant que l'on est attentif à ce qu'il est en train de traverser : le regarder dans les yeux. Le contact visuel est tellement important. Si on n'est pas disponible à ce moment, on lui explique et on lui donne un "rendez-vous" pour en reparler ensemble. 

   - Eviter les conseils : de l'extérieur, ils sont souvent perçus comme du jugement et sont souvent inadaptés. Laisser son enfant trouver une solution par lui-même tout en restant auprès de lui. 

    - Utiliser le jeu : p'tit loup ne veut pas se brosser les dents? Attention le monstre des dents arrive, il se déplace d'une façon vraiment amusante et hop il frotte les dents ! P'tit coeur se prend au jeu et les dents sont brossées efficacement. Pas de perdant, que des gagnants dans l'affaire et en plus, un bon moment de rigolade !

   - Utiliser l'imaginaire pour lui donner ce qu'on ne peut pas. Le dernier exemple en date : mon petit loup voulait à tout prix un morceau de pain juste avant le repas. Craignant qu'il ne mange plus son assiette, je lui explique qu'il en aurait une fois son repas terminé car j'avais peur qu'il n'ait plus faim. Ce soir là, l'explication n'a pas suffit. 
Alors je me suis exclamée : "Ca serait tellement bien de pouvoir manger du pain tout le temps. Si je pouvais, je te donnerais une énorme baguette, aussi grande que toi ! Pleine de beurre comme tu aimes !"  
Et là mon petit loup acquiesce : "Oh oui maman, gros pain !!". Tout en s’esclaffant; il est reparti jouer en attendant que le repas soit prêt. 
Il s'était senti entendu, écouté et compris

   - Ne pas oublier de positiver : signaler à son enfant lorsqu'un comportement est positif ne fera que le renforcer et accentuera sa confiance en lui. On pourra en plus, s'en servir dans les moments de crise, pour désamorcer la situation et montrer à son enfant qu'il est capable de réaliser ce qu'on lui demande : " Tu te rappelles, hier, quand tu t'es brossé toi-même les dents? Je t'ai dit que j'étais fière de toi  et toi tu te sentais fier aussi."

  - Enfin, l'essentiel : LES CALINS ! Oui, oui, même pendant une crise ! Grâce à eux, notre niveau de stress et celui de notre enfant chute et la discussion devient alors possible. Alors, c'est sûr, quand on se sent vraiment énervé, ce n'est pas toujours facile de donner un câlin. Dans ce cas, une astuce dont j'ai entendu parler Isabelle Filliozat en regardant ses vidéos : imaginer son enfant alors qu'il était tout petit, dans nos bras. Chez moi, ça fonctionne réellement. Je m'apaise, p'tit loup me voit fermer les yeux et reproduit ce geste, je lui propose un câlin qu'il accepte la plupart du temps, et l'on peut alors discuter de la situation beaucoup plus calmement.

Toutes ces astuces ne sont évidemment pas des recettes miracles, les crises ne disparaîtront pas, car, finalement, elles participent à la construction et au développement de notre enfant.  
Mais la relation sortira grandie et la compréhension sera d'autant plus grande que la confiance sera forte !

Et vous, comment fonctionnez-vous ? N'hésitez pas à le noter dans les commentaires, je suis curieuse d'apprendre d'autres façons de faire. :-)

 

Une petite liste des livres qui m'ont aidée : 
- Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent, Adele Faber et Elaine Mazlisch, Editions du Phare.
- J'ai tout essayé, Isabelle Filliozat, Pocket Marabout.
- Au coeur des émotions de l'enfant, Isabelle Filliozat, Pocket Marabout.
- Pour une enfance heureuse, Catherine Gueguen, Editions Robert Laffont.
- Une nouvelle autorité sans punition ni fessée, Catherine Dumonteil-Kremer, Editions Nathan.

3 commentaires:

  1. J'ai mis un moment pour venir commenter ton article... Pour être honnête il m'a un peu fait culpabiliser et je me suis un peu sentie "mauvaise mère" en le lisant... A ce moment là, je ne connaissais ni Filliozat, ni Gueguen... Bon j'avais lu Faber et Mazlisch mais de là à dire que j'arrivais tranquillement à appliquer leurs conseils, que c'était devenu mon mode d'éducation (à la maison et au travail)...non. Pas faute d'avoir essayé pourtant dans les écoles avant ma grossesse mais pas facile à mettre en place, c'est un travail de chaque instant, il faut être vigilant à chaque acte, chaque parole (bon étant remplaçante je pense que ça n'aide pas, on prend peut-être plus vite le pli dans sa classe..) Bref. Faber et Mazlisch avec mon tout p'tit bout de toutes façons c'est un peu tôt... Du coup, (mon portefeuille ne te remercie pas ;-) ) je suis allée faire quelques emplettes : Il n'y a pas de parent parfait et Au coeur des émotions de l'enfant de I.Filliozat, Pour une enfance heureuse et Vivre heureux avec son enfant de C.Gueguen !
    Eh bien, après avoir fini mes lectures, je te remercie d'avoir écrit cet article !!! La crise des deux ans, j'en suis bien loin pour l'instant mais j'ai pu trouver dans ces livres la confirmation que je n'étais finalement peut-être pas si bête... Répondre tout de suite aux pleurs de mon bébé ("il faut la laisser pleurer, elle veut juste les bras "), la porter beaucoup (" moui enfin elle apprendra à marcher si elle arrive à descendre un jour de vos bras"), être consciente que cette toute petite chose est bien un être humain avec des émotions et qui peut être marquée à vie si on ne l'écoute pas ("oh ben de toutes façons elle ne s'en souviendra pas hein")...entre autres choses. Les réflexions sont parfois difficiles à supporter surtout quand Bébé a des petits soucis et que ces réflexions sortent de la bouche de personnes sensées être des professionnelles de la petite enfance...Je pense que j'ai lu ces bouquins pile au bon moment ;-) Merci :-D
    Merci aussi pour tes petites astuces (surtout celle du pain que j'ai trouvé géniale et qui est vraiment un exemple concret ! Ce n'est pas toujours facile de trouver la bonne chose à dire...) !
    Par contre pourquoi dire "stop" au lieu de "non" ? Le "non" est trop négatif ?
    (Désolée pour ce loooooong commentaire ^^)

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  2. MERCI pour ce long commentaire, j'adore lire ! ;-)
    Je suis désolée de lire que cet article a été culpabilisateur, ce n'est vraiment pas mon intention. D'ailleurs, il m'arrive de perdre patience avec mon p'tit loup, notamment après une journée de travail.
    Concernant l'école, quand j'étais remplaçante c'était compliqué de mettre ces idées en place car les enfants n'étaient pas toujours habitués à cette posture particulière.
    Je suis ravie de voir que tu as trouvé des réponses grâce à tes lectures ! Désolée pour ton compte en banque ;-)
    Pour ce qui est du "stop" au lieu du "nonc, j'avais lu cela dans un livre d'Isabelle filliozat et ça m'avait beaucoup parlé. En faisant le test c'est encore plus révélateur. Mets toi devant un miroir et imagine ton enfant en train de faire quelque chose d'interdit. En disant "non", les sourcils se froncent immédiatement et le visage se ferme. Le "stop" au contraire ouvre le visage et interroge l'enfant. J'espère avoir répondu à ta question. Et rappelle toi, on ne peut jamais être un parent parfait, on a tous nos moments de doutes et de faiblesses où on perd patience ;-)

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  3. Ne sois pas désolée, je me doute bien que le but de ton article n'était pas du tout là :-)
    Oui effectivement je vois ce que tu veux dire pour le "non" et le "stop"... Merci de ta réponse !
    N'hésite pas à refaire d'autres articles de ce genre, je trouve cela très formateur d'avoir accès à l'expérience d'autres parents, positive comme négative, car oui ça fait du bien de se rappeler qu'aucun parent n'est parfait ;-)

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